dimanche 30 novembre 2008

Hommage à mes parents

(Solange à cinq ans)

Voici un poème que mon ami Liedich a écrit d'après cette photo dont j'ai déjà fait un pastel en décembre 2007.

Hommage à mes parents

J’ai mis ma robe plissée comme un jour de guinguette,
Et noué un foulard au dessus de ma tête.
Je vous offre le sourire de mon envie d’enfant,
Et je serre votre main, en Vous, je suis confiant.

Mon regard est fripouille et cherche dans vos yeux,
L’oiseau qui va sortir et se poser sur ceux,
Qui implorent de la joie pour chaque de ses jours,
Et qui se fond en vous, Seigneurs de mes amours.

Vous êtes mon demain, vous êtes mon printemps,
Et je passerai saisons à votre bras, longtemps,
Pour que nous traversions les frimas de la vie.

Un jour, vous partirez vers l’autre galaxie,
Mais ce présent demain me sera avenir,
Car chaque jour en mon cœur sera le souvenir.

J’écrirai à l’encre du lien,
Papa, Maman, « Je me souviens ».
Merci.

liedich le vingt neuvième de novembre 2008 ev


(Mes parents Ernest et Rachel le jour de leur mariage en 1941)

mercredi 26 novembre 2008

Ce que je ne peux plus voir


Ce que je ne peux plus voir

Dans la vie, rien n’est jamais simple, il y a toujours un choix à faire. Bon ou mauvais, beau ou laid, jeune ou vieille.

Un jour, l’envie me prit de revenir au naturel et de ne plus teindre mes cheveux. Je remarquais celles qui n’avaient pas de teinture et je trouvais que ça leur allait bien.

Alors, j’ai fait couper mes cheveux très courts et j’ai attendu qu’ils repoussent. Après un an et demi de patience, tout était rentré dans l’ordre. Mais voilà que mes petites voix intérieures se sont mises à discuter.

Ange : tu as une belle couleur poivre et sel.
Démon : oui, mais ça te vieillit.
Ange : fini les teintures toutes les trois ou quatre semaines.
Démon : il faudrait changer ta palette de couleurs.
Ange : tes cheveux sont doux comme des cheveux de bébé.
Démon : mais ils n’ont pas de corps, ne tiennent pas placés.
Ange : fini les vilaines repousses.
Démon : dis, tu t’es vue sur les photos ?

Voilà, c’est fait. Je me suis à nouveau fait teindre les cheveux. Je suis dans une forme !

Dans ma jeunesse
Les femmes de trente ans
Renonçaient aux amants ;
Les devoirs importants
De leurs engagements
Aujourd’hui, ce n’est plus cela !
On voit des grand-mères
Essayer de faire un tour à Cythère
Danser, voulant plaire
Et elle y va
Cahin-caha !
(dans un recueil de chansons du XVIIe siècle)

mercredi 19 novembre 2008

Il est une maison

(d'après une photo de Liedich)


Il est une maison

Il est une maison dans le sud de la France
Vieille maison de pierres par le temps défraîchie
J’imagine une porte s’ouvrir sur cet antre
Et je reste là, curieuse et ébahie

Elle se remplit d’esprits par le temps oubliés
De morts de ces époques à jamais disparues
De tous ces souvenirs je veux être habitée
Mais elle voile son visage de ses mains chenues

Et je m’en reviens dans mes terres lointaines
Avec dans mes bagages un peu de ce là-bas
Et le doux souvenir d’une maison ancienne
Quand le pays étranger ne vibre plus sous mes pas

jeudi 13 novembre 2008

L'intruse

Le peu que je sais, c'est à mon ignorance que je le dois
(Sacha Guitry)


L’intruse

Depuis que je sais la reconnaître
Je la fuis comme la peste
Elle s’acharne à me faire mal paraître
Elle surgit toujours monstrueuse et grotesque
La vie moderne la rend plus agressive
Vitesse et pression sur le bouton
Elle est là qui récidive
Je peste et lâche un juron
Peut-être ne vous est-elle pas familière
Vous avez l’art de l’éviter
Je parle ici, vous l’aurez deviné
De la faute de grammaire

jeudi 6 novembre 2008

Novembre


Novembre

« Les pieds dans le sable chaud
Nous marchions sur la plage
En cueillant au bord de l’eau
De jolis coquillages »

Ce refrain des années soixante
Que nous fredonnions ensemble
Jeunes tourtereaux le cœur en vrille
Sous le soleil des Antilles
Il me revient à la mémoire aujourd’hui
Par ce triste jour de pluie
Les arbres de leurs feuilles dépouillés
Sous le vent froid semblent grelotter
Les derniers légumes rentrés
Les terres qui ont été labourées
Paraissent porter d’énormes cicatrices
Après une dure compétition en lice
Novembre mois voué à un sombre sort
Celui d’être le mois des morts