jeudi 25 mars 2010

Renaissance


Renaissance

Enfin, le dernier mois a tant versé de pleurs
Que maintenant le printemps nous salue de ses charmes
Il met de la couleur aux herbes et aux fleurs
Et toute cette beauté est l’effet de ces larmes

Le muguet, le lilas sortent de leur torpeur
Et embaument l’air d’un parfum agréable
De tous les jardins jaillissent les couleurs
Le printemps revient, coulent les érables

L’oiseau, de mille choses se construit un nid
Pour cette résurrection, il joue de ses charmes
Sur les fils ou les branches sa femelle il séduit
Le printemps renaît et fourbit ses armes

(Comme l’oiseau qui prépare son nid, cette semaine sera une semaine de rénovations. Il se peut que je sois moins présente sur les blogues.)

vendredi 19 mars 2010

Sans issue

Fleurs fannées acrylique d'après une photo de julie70
Ma participation à un défi d'écriture de Violette la Dame Mauve

Sans issue

Ce soir, je marche le long de la rivière qui borde le petit village où je suis né. Et j’ai bien envie d’aller trouver le repos au fond de son lit.

Homosexuel qui n’est jamais sorti du placard, sans instruction et sans métier, il y a vingt-cinq ans j’ai réussi à me trouver un travail au noir dans un garage comme débosseleur. À la même époque, j’ai fait la connaissance d’un prostitué d’âge mineur. Je l’ai pris sous mon aile, l’ai hébergé, nourri et lui ai fourni de l’argent pour payer sa drogue. Avec les années, il est devenu de plus en plus exigeant et agressif, allant jusqu’aux coups pour arriver à ses fins.

Depuis plusieurs mois, je n’ai plus d’emploi. Je ne suis admissible à aucune aide sociale, étant sans domicile fixe. Plus de logement, sans amis, sans argent, tous mes biens dans mon sac à dos, ma situation est sans issue.

Rivière qui me tends les bras, accueille-moi dans ton linceul.

lundi 15 mars 2010

Je connais

Pastel d'après Ross

Je connais

Je connais la maison, les arbres, le jardin
Je connais la plaine, ses grands champs cultivés
Je connais le coteau, ses sentiers parmi les sapins
Mais je ne te connais pas, amie éloignée

Je connais le chemin qui mène à la mer
Je connais les coquillages, le bruit des vagues sur les rochers
Je connais le vent, le soleil se couchant dans la mer
Mais je ne te connais pas, amie éloignée

Je connais des chansons, leurs compositeurs
Je connais des écrivains, des artistes admirés
Je connais l’avion qui parfois me fait peur
Mais je ne te connais pas, amie éloignée

Je connais tout cela
Et bien d’autres choses encore
J’aime que tu sois là
Sur mon ordi, encore et encore

lundi 8 mars 2010

Les beaux jours de l'oiseau

Acrylique sur toile
Nouveau défi d'abeilles50 sur le thème « animal »

Les beaux jours de l’oiseau

Le soleil est enfin arrivé
Pour réchauffer mes pattes gelées
Tout l’hiver dans mon abri
Sous le toit de la galerie
Me nourrissant de quelques miettes
Que la nappe rejette
J’ai revu quelques amis
Rescapés eux aussi
Qui chantaient leur délivrance
Sur les fils ou sur les branches
Et moi après ces longs mois
À nouveau me voilà
Le maître de l’univers
Juché sur mon lampadaire

mardi 2 mars 2010

Culpabilité


Culpabilité

J’ai l’impression de toujours avoir été à contre-courant. Quand j’ai voulu avoir des enfants, on me disait que la Terre était surpeuplée, qu’il était insensé de mettre des enfants au monde et que c’était égoïste de vouloir se prolonger dans nos enfants.

Ensuite, je suis restée à la maison pour les élever. C’était l’époque où les femmes prenaient leur place sur le marché du travail. On m’a traitée de lâche, de vivre aux crochets de mon mari. À tel point que si on me demandait ma profession, j’étais gênée de dire « femme au foyer ». Pourtant, aujourd’hui de plus en plus de femmes le font et aimeraient que le gouvernement leur verse un salaire. Ce qui n’est pas si bête.

Aujourd’hui, je suis dans la catégorie de ceux dont on parle tous les jours : les vieillissants, ceux qui font déborder les hôpitaux, ceux qui font que le système de santé croule sous la surcharge, ceux qui n’ont pas fait assez d’enfants (tiens donc, la Terre n’est plus surpeuplée ?) pour subvenir aux besoins toujours croissants dus au vieillissement de la population.

Serait-il possible de nous laisser vieillir tranquilles et de cesser de nous culpabiliser. Nous avons quand même fait notre large part dans ce monde.