mercredi 27 juin 2012

Près de la voie ferrée


Peinture de Paul Delvaux

Ma participation à Miletune

Près de la voie ferrée

Elle habite au deuxième
Près de la voie ferrée
Depuis un an à peine
Deux pièces et demie chauffées
À chaque train qui passe
Tout est en vibration
Dans l’armoire les tasses
Émettent quelques sons
Travaille comme couturière
À l’usine de bas nylon
Il faut en coudre des paires
Pour remplir son baluchon
Elle se dit qu’un beau jour
Elle le prendra ce train
Un aller sans retour
Vers un meilleur destin.

mercredi 20 juin 2012

Au bord de Lac Bijou




Au bord de Lac Bijou

Dans le sud de la Louisiane,
Dans le bois d’Attakapas,
Où la rivière rejoint la levée,
Planté dans l’anse est un vieux chêne vert
Au bord de Lac Bijou.

Dans son feuillage,
Où les branches font leur crochet,
Les hirondelles reviennent chaque printemps,
Ils se réfugient dedans ce chêne vert,
Au bord de Lac Bijou.

Tourne, tourne dans mes bras,
Tiens-moi serré encore;
Reste avec moi, en bas le chêne vert
Au bord de Lac Bijou.

C’était l’année de cinquante et sept,
La première fois je les ai vus,
Les deux ensemble se bâtir un nid
Au bord de Lac Bijou.

Ils revenaient quand l’hiver était fini,
Je les appelais Pierre et Marie;
Un grand monsieur noir comme la nuit,
Sa dame oiselle avec lui.

Tourne, tourne dans mes bras,
Tiens-moi serré encore;
Reste avec moi, en bas le chêne vert
Au bord de Lac Bijou.

Pendant le carême ce dernier moi d’avril,
Je lui ai vu une dernière fois,
Un oiseau seul, posé sur sa branche
Au bord de Lac Bijou.

Il restait tranquille, son cœur après se casser,
Guettant du matin au soir,
Jusqu’au dimanche qu’il est parti aussi
Du bord de Lac Bijou.

Tourne, tourne dans mes bras,
Tiens-moi serré encore;
Reste avec moi, en bas le chêne vert
Au bord de Lac Bijou.

Reste avec moi, en bas le chêne vert
Au bord de Lac Bijou.

(Zachary Richard, chanteur cajun de la Louisiane)


http://www.youtube.com/watch?v=qpY-SKIjReI

mercredi 13 juin 2012

La destinée sur un banc


Ma participation à Milletune

La destinée sur un banc

Allongée sur un banc
Pieds nus l’air indolent
Elle feuillette désabusée
Un magazine périmé

C’est qu’elle pense à son amant
Qu’elle a congédié récemment
Parce qu’il voulait régenter
Sa vie de jeune désordonnée

Elle revit les bons moments
De cet amour impudent
Peut-être devrais-je l’appeler?
Essayer de m’améliorer?

C’est ainsi que bien souvent
La vie se règle sur un banc
Après avoir ruminé
Ce qui sera notre bouée.

mercredi 6 juin 2012

Pourtant, il faisait beau


Acrylique 15 x 30 cm

Pourtant, il faisait beau

Pourtant, il faisait beau
La nature débordait de vitalité
Avons sortis ciseaux et râteaux
Pour tailler et enjoliver

Et voilà que pendant ce temps
Dans notre dos comme un revenant
S’est infiltré dans la maison
Petit voleur d’occasion

C’est comme un viol
Ça fait mal en dedans
Et ce n’est pas pour l’argent
Plutôt ce monde fou qui me désole

Alors, j’ai peint n’importe quoi
Pour exprimer mon désarroi
C’est le début d’un temps nouveau
Et pourtant, il faisait beau