dimanche 26 mai 2013

En effeuillant la marguerite



En effeuillant la marguerite

Quand je parle d’amour, mon amour vous irrite
Si j’écris qu’il fait beau, vous me criez qu’il pleut
Vous dites que mes prés ont trop de marguerites
Trop d’étoiles ma nuit, trop de ciel mon ciel bleu
(Louis Aragon)

Les serments d’amour m’irritent, se plaignait la marguerite
Aussitôt que débute une affaire sentimentale
J’y laisse tous mes pétales
(Georges Brassens)

On effeuilla vingt fois la marguerite
Elle tomba vingt fois sur « pas du tout »
Et notre pauvre idylle a fait faillite,
Il y a des jours où Cupidon s’en fout
(Georges Brassens)

La marguerite belle dame en robe blanche à long plis,
Avec un petit canotier doré sur la tête
(Jules Renard)

dimanche 19 mai 2013

Écureuil du printemps


Pastel sec

Écureuil du printemps

C’est la saison des nouveaux-nés
Les écureuils de mon quartier
Ne font pas les choses à moitié
Les arbres autour en sont peuplés

Naïf et affamé
La rue il a traversée
Pour manger quelques denrées
Laissées sur la chaussée

Un chauffeur pressé et sans pitié
Sur son petit corps a roulé
J’en fus tout bouleversée
Ce soir une mère cherche son bébé

dimanche 12 mai 2013

Il y a certainement quelqu’un


Acrylique sur toile

Il y a certainement quelqu’un

Il y a certainement quelqu’un
Qui m’a tuée
Puis s’en est allé
Sur la pointe des pieds
Sans rompre sa danse parfaite.

A oublié de me coucher
M’a laissée debout
Toute liée
Sur le chemin
Le cœur dans son coffret ancien
Les prunelles pareilles
À leur plus pure image d’eau

A oublié d’effacer la beauté du monde
Autour de moi
A oublié de fermer mes yeux avides
Et permis leur passion perdue

Anne Hébert

samedi 4 mai 2013

Mon Saint-Laurent


(Photos gracieuseté de ma soeur Francine)


Mon Saint-Laurent si grand, si grand
Coule sans tapage
En déroulant son long ruban
Au soleil du printemps



Il est ravi tout simplement
Du beau paysage
Qu’il n’a pas vu depuis si longtemps
Dans son hivernage



Bonjour les pré, les champs
Bonjour villes et villages
Bonjour érables blancs
Et vous clochers d’argents



Remplie de gazouillage
La province a vingt ans
Et fleurit le passage
De son heureux galant



Mon Saint-Laurent si grand, si grand
Invite au voyage
Fanions au vent les bateaux lents
Vont inlassablement



Soleil levant, soleil couchant,
C’est le pélerinage
De ceux qui rêvent d’enchantement
Vers d’autres rivages

René Tournier